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10 ème ANNIVERSAIRE DE LA STELE A ST POURCAIN SUR SIOULE

Dans le cadre du cinquantième anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie et du dixième anniversaire de la mise en place de la stèle des 138 Bourbonnais morts pour la France lors des conflits en AFN, plus d’un millier de personnes et environ 350 porte-drapeaux ont assisté à cette cérémonie.

 

Vous pouvez suivre cette journée en parcourant les photos (prises par Gérard MARTIN) en cliquant ICI

 

Arrivée des personnalités devant le monument

     St-Pourçain-sur-Sioule et ses coteaux produisant un nectar reconnu et apprécié, calé entre la plaine de la Limagne aux céréales abondantes  et le bocage bourbonnais brouté par les troupeaux de blanches charollaises, se développe industriellement au centre du département de l’Allier. Pour cette raison géographique et pour les facilités apportées par les élus, la stèle souvenir des cent trente-huit Bourbonnais tombés au champ d’honneur en AFN a été érigée sous l’égide de l’UDAC 03, il y a dix ans, sur une place surplombée par l’église abbatiale dans un cadre austère donnant toute la solennité requise à ce lieu de mémoire et de recueillement. Le monument de marbre rose représentant les côtes découpées de l’Afrique du Nord est un lieu particulier où l’on accède par un large escalier débouchant sur une esplanade qui surplombe l’ex route nationale N9 bordée d’arbres verts. Elle fut le passage obligé des touristes parisiens se rendant dans le sud et qui ne manquaient pas de faire une visite à la petite ville et à ses caves avant que les autoroutes ne leur fassent oublier ces petits plaisirs en leur faisant gagner du temps libre bientôt inutilisable faute de moyens.

     Maintenant, pour honorer les morts, il ne reste que les habitants qui arrivent de tous les villages où ils sont ancrés à leurs coutumes, à cette terre qui souvent les a vus naître et vivre leur existence et qui leur a inculqué ces valeurs descendues, au fil de l’Allier ou de la Sioule, des montagnes d’Auvergne emplies de légendes et de souvenirs  qui vous collent à la peau comme un vêtement éternel. Ils ont la mémoire instinctive que nul discours ne saurait détourner et ces disparus rassemblés par cette stèle étaient de leurs camarades d’école avec qui ils avaient partagé les jeux et les peines, connus les mêmes aventures, les amours, les unes éphémères, d’autres marquantes pour longtemps. Leurs vies ont été brèves, l’amitié écourtée, mais leur souvenir est là, une parole dont on se souvient, une expression, une attitude qui ont marqué de façon indélébile leur silhouette un peu floue. Ces grands silences de méditation sont le signe de leur présence à nos côtés, en un clin d’œil moqueur au frêle passé et un peu triste au regard de leurs familles qui les pleurent toujours mais que la ferveur et l’entourage d’amis qui soutiennent réconfortent et soulagent.

     Au milieu de cette foule de têtes blanches, évaluée à plus d’un millier de personnes, entourant trois cent cinquante drapeaux, composée d’anciens combattants, de  leur famille, de leurs amis, des anonymes, des autorités qui fraternisent et parlent amicalement avec tout le monde, des élus interpelés et sollicités dans la bonne humeur qui serrent des mains, embrassent à tour de bras, Jacques GOUJAT avec sa double casquette de président national de l’UFAC et des CATM semble surpris mais ravi de cette ambiance qui le fait plonger dans les bases de l’association et lui rappelle les efforts dans l’ombre de tous ces sans-grade mettant avec application leurs humbles et faibles moyens au service de la collectivité. Son discours, fort apprécié et applaudi chaudement en dit long sur son émotion et sur la satisfaction qui l’habite  « il faut que tous les morts pour la France de tous les conflits reposent en paix, car notre mission est de veiller pour que jamais le voile de l’oubli ne recouvre leurs linceuls de gloire ».

     Ces paroles ont été confirmées par Raymond SAINT-LEGER, président de l’UDAC 03, par Benoit BROCART, préfet de l’Allier, qui a lu un message du secrétaire d’État aux AC, Kader ARIF, qui s’associe à l’hommage rendu  et affirme qu’il sera un ministre à l’écoute et défendant les conditions de vie des anciens combattants ainsi que par Bernard COULON, maire de St-Pourçain, héroïque sur ses béquilles et qui a tenu, malgré les souffrances dues à une récente intervention chirurgicale, à manifester son appui et son attachement au monde combattant.

     Ensuite, la foule s’est dirigée au Champ Feuillet, à l’ouest de la ville, les valides accompagnant les handicapés, les dames dans leurs toilettes préférées prenant soin des compagnons aux têtes blanches ou dégarnies, qui en véhicule, qui à pied pour bien marquer la qualité de cette journée même si les souliers sont de plus en plus étroits et les mollets de plus en plus douloureux. Au bout de cet effort, la récompense sous forme d’un repas servi dans des conditions impeccables par des professionnels compétents et dans un parfaite organisation des bénévoles locaux qu’il convient de féliciter chaleureusement.

 

    Lors de l’inauguration en l’an 2002, j’avais rendu modestement hommage à nos compagnons sous forme d’un poème sans autre prétention que celle d’exprimer la reconnaissance et l’émotion ressentie.
 
                                                     LETTRES D’OR
 
Cent-trente-huit noms gravés, lettres d’or dans le marbre
Sur la place au soleil, une église, quelques arbres,
Musiques militaires, fiers drapeaux déployés,
Quelques gerbes de fleurs déposées à vos pieds,
La foule recueillie car la peine est profonde,
Le souvenir d’un proche, l’image qui inonde.
 
Lettres d’or dans le marbre, cent-trente-huit noms gravés,
Pour l’idéal de paix, justice et liberté,
Bien trop vite emportés au sortir de l’enfance
En nuit d’éternité, peuplée  du grand silence,
Chagrin des frères d’armes aux chevelures d’argent,
Dans les yeux des plus jeunes un grand étonnement.
 
Beau dévouement sans faille, sacrifice inutile
Car les nations se heurtent par des idées hostiles
Pendant qu’en lettres d’or, cent-trente-huit noms gravés
En écriture de sang et de vies saccagées
Contemplent l’avenir démesuré, grandiose,
Précocement atteint en vaine apothéose.
 
À peine un demi-siècle, vous, anciens écoliers,
Sur des photos jaunies, côte à côte alignés,
Cent-trente-huit Bourbonnais qui reposez ensemble.
Un simple monument, désormais, vous rassemble
Le sort vous a choisis au milieu des rangées
Et fait se lamenter ceux qu’il a épargnés.
 
Sur la place au soleil, une église, quelques arbres,
Vous resterez gravés, lettres d’or dans le marbre…
 
                                                                                                 Jean BASTIDE

 

 

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